Sauver Heuliez : Royal en action

Publié le par jacline

 

Ségolène Royal, pasionaria de la croissance verte

Pendant que Martine Aubry joue les Mère-Courage (même devant des estrades désertées, elle veut brandir le flambeau de la rénovation), Ségolène Royal s’installe dans le rôle de pasionaria de la croissance verte. La présidente de Poitou-Charentes, concernée au premier-chef par les difficultés du constructeur automobile Heuliez installée à Cerizay (Deux-Sèvres) dont la région soutient le projet de construction de véhicules électriques, est montée au créneau  pour qu’une solution soit trouvée afin d’éviter la mise en cessation de paiement de l’entreprise.
Mardi 24 mars devant la presse, Ségolène Royal à de nouveau mis la pression sur le Fonds stratégique d’investissement (FSI), auquel l’entreprise réclame 10 millions d’euros pour boucler un plan de reprise dans lequel la région s’est déjà engagée à hauteur de 5 millions. Plutôt que d’accuser le gouvernement de chercher à nuire à Heuliez – « je ne vois pas de malveillance politique », prévient-elle – Mme Royal met en cause « la pagaille » qui caractériserait l’action du gouvernement et « son manque de vision, de cap et de lignes directrices». « Qui décide de ce qui doit faire le FSI ? Matignon, Christine Lagarde, les conseillers de l’Elysée ? On ne sait pas » accuse Ségolène Royal qui entend faire d’Heuliez « un symbole fort » de la mobilisation pour la « croissance verte ».
Selon elle, il faut « concentrer les efforts et les investissements » sur cette « croissance verte », un domaine où l’action publique peut engendrer de réels effets de leviers. Rappelant les actions engagés par sa région (plan photovoltaïque, dispositif anti-OGM, aide aux économies d’énergie) Mme Royal y voit le moyen d’imprimer « des effets structurants en faveur de l’industrie » en lançant des programmes d’isolation des logements ou en finançant des projets de véhicules électriques « mais aussi en faveur de l’agriculture ».
 

Se considérant au-dessus de la mêlée, Mme Royal refuse de critiquer – publiquement, au moins – les dirigeants socialistes ; « de ma bouche, vous n’entendrez rien de négatif à propos de la direction du PS ». Le « couac » du Zénith ? No comment. Le Livre noir sur les libertés ? Elle l’a lu et l’a trouvé « globalement bien fait ». DSK ? Elle a « beaucoup apprécié ses dernières déclarations sur la pauvreté dans le monde ». Bref, c’est peace, love and chabichou.
 

A moyen terme, la stratégie de Ségolène Royal consiste à installer progressivement son magistère politique sur le PS en imposant sa lecture de la crise. A court terme, il s’agit de valoriser une image de présidente soucieuse de se battre pour les territoires picto-charentais. Les élections régionales auront lieu dans un an et, dans l’esprit de Mme Royal, elles devront sonner le début d’une vaste offensive vers une nouvelle candidature présidentielle en 2012. « Tout se tient », comme le répète régulièrement « Ségolène ».


Jean-Michel Normand

 

 

Publié dans segolene2007.marne

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