Si La Rochelle m’était conté

Ancien militant, je n’étais jamais allé à l’université d’été du PS,

-         je n’en attendais rien,

-          je ne fus pas déçu.
     

Que se joue-t-il donc en ce théâtre de bord d’océan ?

Selon que vous êtes puissant ou misérable vous n’y verrez pas la même chose :

 

Ø      Pour les misérables la question est entendue, ils n’y sont pas.

                                                      (ce qui m’empêche qu’on pense à eux)

Ø      Pour ce qui est des puissants,

vedettes,  étoiles de la politiques, on est venu les voir parfois de loin, ils sont censés attirer les foules et les médiats, c’est leur combat de titans qui animent la scène.

ü      On est aussi venu se faire voir – n’est-on pas au théâtre ?

Et de fait ils sont venus, ils sont tous là, de TF1 à L’Union de Reims, ils attendent la petite phrase, le petit signe qui scellera demain le sort de la social-démocratie française.

 

Quant aux militants, ils « travaillent » en ateliers, c’est ce qu’ils disent, c’est ce qu’ils voudraient faire entendre aux médias .Se livrent-ils au noble art de refaire le monde ?

 

 - Sans doute, mais avant tout ils sont là comme consommateurs, ils sont venus chercher ce qu’on leur doit : le spectacle de la politique, spectacle prétendu interactif dans lequel ils auront peut-être un petit rôle.

De ce point de vue ils auraient tort de se plaindre, du débat il y en a, il est bien rare qu’on entende autre chose que ce que l’on savait déjà, mais chacun est dans son rôle, la pièce est  bonne, même s’il s’agit souvent de numéros d’acteurs.

Prenez, le premier secrétaire - son discours de clôture- un petit chef d’œuvre d’éloquence d’estrade, truffé de l’humour qu’on lui connaît et dont on ne goûte que trop rarement à la télé où il faut laisser le temps à la publicité de faire son commerce.

En atelier vous pouvez donner la réplique à votre acteur préféré, voire contredire celui qui vous déplait tant, mais attention à vos risques et périls, ce ne sont pas des perdreaux de l’année, même si vous avez l’argument qui tue, ils ont eux, en vieux routiers de la politique, le contrepoison et même leur « claque » qu’ils n’ont pas besoin de payer puisqu’elle leur est déjà acquise, elle est même venue pour cela, les voir et les soutenir…

 

Ce spectacle de la politique n’est pas des plus mauvais, l’illusion démocratique n’y est pas là moins présente qu’ailleurs, il y a même une certaine liberté d’expression. La vérité socialiste, si tant est qu’elle soit convoquée, reste dans l’œil du spectateur.

Francis Kutten, PS Reims

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