Médias, démocratie, Sarkozy, Royal, par Francis Kutten

Publié le par jacline

Aux valeurs citoyens !(2)

               Ce que nous a révélé assez crûment  aussi cette campagne c’est l’état de nos médias, non seulement ils vont passer presque tous sous contrôle sarkozyste, mais n’étaient-ils pas déjà sur une très mauvaise pente qui ne pouvait conduire qu’à cette captation.

               Il est de bon aloi de faire signer aux entreprises des chartes de la diversité pour montrer par là leur détermination à lutter contre le racisme. Et à quoi assiste –t-on dans la sphère médiatico – politique à une confusion des genres qui confine à la dérision        .

              Le recrutement par la voie familiale n’y est pas rare et n’assiste-t-on pas à la naissance d’une nouvelle coutume.

        Nos hommes politiques se marient avec les présentatrices du 20 heures, et cela a commencé par les nôtres, même si le premier, l’initiateur de la mode, vient de trahir.

            Cela ne prêtait guère à la critique, mais une telle connivence entre ceux qui sont sensé gouverner et ceux qui sont sensé informer, nous interroge sur la qualité de notre démocratie et sur la réalité de l’oligarchie qui de fait gouverne ; car la « peopleisation » n’est que l’effet visible de la décomplexion de la droite. Il y a longtemps que la démocratie va mal. On a bien essayé d’introduire le concept de démocratie participative, avec les freins que n’ont pas manqué de mettre les tenants de la prétendue démocratie représentative qui ne représente donc plus grand’chose quand on veut bien considérer comment la sélection des élites s’opère pour la présenter aux suffrages des électeurs.

            Une lueur d’espoir : c’est le parcours de Ségolène Royal, exemplaire car atypique. Sa victoire consisterait à ce que son exemple soit suivi et qu’enfin les choses changent au moins à gauche.

                Avec Sarkozy c’est  la fin du parlementarisme, et l’acceptation d’un mode de gouvernance par des experts sélectionnés au sein d’un même « microcosme » adoubés  par une propagande médiatique bien huilée tellement intégrée aux pratiques de consommation qu’elle en perd son aspect prosélyte .

              La gauche doit donc se situer résolument en dehors de ce système endogamique médias / politique. C’est peut-être là, la condition d’un retour au pouvoir, fondé sur une confiance nouvelle en une Gauche moderne et morale c’est-à-dire exemplaire dans les pratiques de ses dirigeants. Revenir au pouvoir, certes,  mais pour rétablir la démocratie, celle qui fait des citoyens.

Francis Kutten, PS Reims, 5 juin 2007

 

 

Publié dans segolene2007.marne

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