En déplacement dans le sud de la France
LE MONDE | 02.06.07 | 14h07 • Mis à jour le 02.06.07 | 14h37
Marseille, Envoyée spéciale
"Ce qu'on remarque, en tout cas, c'est que, depuis qu'elle est revenue dans le paysage, on existe à nouveau", se réjouit Eugène Caselli, responsable de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. "Leader de l'opposition, je ne sais pas, mais leader d'opinion, c'est certain", dit-il en observant la foule qui se presse autour d'elle dans les rues populaires du centre de Marseille.
A l'heure du déjeuner, dans un restaurant de la ville prisé pour sa bouillabaisse, un convive supplémentaire s'est invité à la table de Mme Royal. Aquilino Morelle, ancienne plume de Lionel Jospin, rallié à Laurent Fabius, a fait le déplacement depuis la Seine-Maritime, où il est candidat, pour venir chercher un mot de soutien. "Dans ma circonscription, justifie-t-il, j'ai un candidat PRG (radical de gauche) qui fait campagne en se présentant comme l'ami de Ségolène Royal." Sur la page blanche préparée par l'ancien conseiller de Matignon, elle écrit : "Je soutiens mon ami Aquilino Morelle..." L'affaire est réglée.
A Marseille, Mme Royal aurait pu croiser Bertrand Delanoë venu soutenir, lui, Christophe Masse, l'un des deux députés PS sortants, aujourd'hui en difficulté. Le maire de Paris, qui a participé à "une réunion ciblée sur la communauté arménienne", précise M. Caselli, est cependant reparti discrètement en fin de matinée. Dominique Strauss-Kahn n'est pas en reste. L'ancien ministre enchaîne les déplacements et viendra, le 5 juin, encourager à Marseille la candidate de la 1re circonscription, Marie-Arlette Carlotti. Mais, parmi les leaders du PS, bien peu rivalisent avec Mme Royal pour remplir les salles et entretenir des relais. "Je ne suis plus exactement le même depuis la campagne présidentielle, s'est exclamé M. Mennucci. Je serai à tes côtés quoi que tu décides" pour la suite.
Jeudi soir, devant près de 2 000 personnes, au parc des expositions de Digne-les-Bains, elle n'a pas ménagé sa peine pour rendre hommage à Jean-Louis Bianco, codirecteur de sa campagne présidentielle, un homme "solide, fidèle, calme, rassembleur (...) connu des chefs d'Etat étrangers". L'ancien secrétaire général de l'Elysée sous François Mitterrand, élu député en 1997 de la 1re circonscription des Alpes-de-Haute-Provence, réélu en 2002, président du conseil général depuis 1998, est pourtant lui aussi menacé. Même si le département a offert à Mme Royal le meilleur résultat de toute la région à la présidentielle, avec 47,5 % des suffrages, Nicolas Sarkozy est arrivé en tête partout, à l'exception de Digne, où l'ancienne candidate a gagné par seulement treize voix d'avance...