Les victoires urbaines de Ségolène

Publié le par jacline

A un an des municipales, le phénomène Royal menace l'UDF et l'UMP dans de nombreuses grandes villes

LE MONDE | 09.05.07 | 15h11  •  Mis à jour le 09.05.07 | 15h11

Victorieuse à la présidentielle, la droite a enregistré des scores médiocres dans de nombreuses villes, qui pourraient menacer des fiefs UMP et UDF à un an des municipales de mars 2008, même si les enjeux locaux dominent dans ce type de scrutin. Ségolène Royal a enregistré d'excellents scores qui inquiètent Jean-Pierre Raffarin (UMP). A Bordeaux, la candidate PS réalise 55,54 % des voix. Elle arrive même en tête dans la circonscription législative du maire (UMP) Alain Juppé. L'Aquitaine a connu une vague rose qui pourrait inquiéter Xavier Darcos, maire (UMP) de Périgueux (Dordogne), où Mme Royal obtient 54,54 %.

En Auvergne, Clermont-Ferrand a voté massivement pour la socialiste (57,43 %), ce qui rend difficile une éventuelle candidature de Brice Hortefeux, proche de M. Sarkozy, à la mairie en 2008. En Normandie, Mme Royal obtient 55,6 % des voix à Caen, ce qui peut laisser espérer à la gauche une reconquête de la ville, actuellement dirigée par l'UMP Brigitte Le Brethon. En Midi-Pyrénées, la candidate socialiste a réalisé de bons scores dans au moins trois villes dirigées par la droite : Cahors (59 %), Tarbes (56,55 %) et Albi (54,29 %). En outre-mer, Mme Royal arrive en tête à Saint-Denis de la Réunion (56,51 %), dirigée par l'UMP René-Paul Victoria. L'ancien maire (PS) Gilbert Annette peut espérer reconquérir son fauteuil en 2008.

La vague bleue a touché quelques fiefs de gauche, notamment dans le Nord. M. Sarkozy obtient 52,3 % des suffrages à Dunkerque, la ville de Michel Delebarre. Il atteint 51,14 % à Belfort, fief de Jean-Pierre Chevènement.

LA PLUPART DES VILLES UDF ONT VOTÉ MAJORITAIREMENT POUR MME ROYAL

La plupart des villes UDF ont voté majoritairement pour Mme Royal, même lorsque leur maire avait pris position pour Nicolas Sarkozy, comme c'est le cas à Blois, où Nicolas Perruchot avait appelé à voter, entre les deux tours, pour le candidat de l'UMP. Mme Royal y obtient 50,57 % des voix. Elle réalise 53,9 % à Rouen, la ville de Pierre Albertini, 54,5 % à Amiens, chez Gilles de Robien, 54 % des voix à Angoulême, chez Philippe Mottet (ex-UDF). En Seine-Saint-Denis, Drancy, la ville de l'UDF Jean-Christophe Lagarde, donne une courte avance au PS (52,53 %). Cette situation peut laisser prévoir des alliances inédites avant les municipales.

A Lyon, Nicolas Sarkozy arrive en tête (53,08 %), mais son adversaire l'emporte dans cinq arrondissements sur neuf. A Paris, où M. Sarkozy l'emporte de 3 838 voix sur Mme Royal, la bataille des municipales se jouera essentiellement dans le 12e : la candidate PS le devance d'une courte tête dans cet arrondissement. Si la gauche le conserve, elle a toutes les chances de garder la majorité à l'Hôtel de Ville.

Pour la conquérir, l'UMP a intérêt à conserver le siège de député de la huitième circonscription qui recouvre quasiment l'ensemble du 12e. Le député sortant Jean de Gaulle ne se représente pas. M. Sarkozy a jusqu'au 18 mai, date limite de dépôt des investitures, pour désigner le ou la candidate UMP. Le nom de Jean-Louis Borloo a longtemps circulé. S'il n'était pas candidat aux législatives, il pourrait l'être aux municipales.

Béatrice Jérôme et Xavier Ternisien

Publié dans segolene2007.marne

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article