Chevènement, la gauche et Royal

Publié le par jacline

«La gauche doit savoir où elle habite»

Pilier de la campagne de Royal, Jean-Pierre Chevènement plaide pour un nouveau «grand parti de gauche rassembleur» qui n'exclue pas de nouer des alliances au centre.

Par Renaud DELY

QUOTIDIEN : mardi 8 mai 2007

Cette défaite, c'est la faute de la candidate, de la stratégie, du projet ? 

Très clairement, ce n'est pas de la faute de la candidate, qui a donné le meilleur d'elle-même. C'est le résultat de l'état relatif de la gauche et de la droite. Nicolas Sarkozy a su, depuis des années, détourner un certain nombre de valeurs républicaines : le travail ­ c'est un comble ! ­ l'effort, le mérite, la nation même, valeurs que la gauche n'aurait jamais dû laisser choir. Notre candidate a cherché à les récupérer. Elle a insisté sur l'indissociabilité des droits et des devoirs, le «gagnant-gagnant», le refus de l'assistanat. Mais elle ne pouvait, à elle seule, pallier en peu de mois l'insuffisance d'une réflexion et d'une action collectives.

[…]

 Avec «l'ordre juste», ou l'autorité, certains reprochent à Royal de s'être placée sur le terrain de l'adversaire... 

C'est une erreur fondamentale. Historiquement, ce sont des valeurs républicaines. Mai 68 a été un moment de l'Histoire mais il serait absurde de lui opposer Jules Ferry. Moi-même, j'ai souhaité que l'école de la République relève les défis de la modernité dès que je suis devenu ministre de l'Education en 1984. L'habileté de Sarkozy a été d'enfermer la gauche dans cette caricature de laxisme et d'esprit soixante-huitard. La gauche n'avait pourtant aucune raison de se laisser ainsi «encager». Sarkozy a exploité abusivement les incidents de la gare du Nord en rejetant Ségolène Royal du côté des délinquants. Sarkozy a amalgamé dans une sorte d'enclos les immigrés, les «assistés» et les délinquants, en dressant contre eux la masse des «honnêtes gens», comme on disait au XIXe siècle. C'est la technique classique du bonapartisme : «Que les méchants tremblent et que les bons se rassurent !» 

[…]

 Quel rôle doit jouer Royal ? 

Elle a un rôle évident. On ne rassemble pas impunément 17 millions d'électeurs. Mais je crois à la force de l'élaboration collective.

[…]

 lire l'article dans Libération du 8 mai 2007

 

Publié dans segolene2007.marne

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