Guillaume Garot : « Ségolène porte la rénovation »

Au congrès de Reims, le député-maire de Laval défendra la motion de l'ex-candidate à la présidentielle. Il nous explique pourquoi.

Guillaume Garot. Le nouveau député-maire de Laval est l'un des rares élus de l'Ouest à avoir gardé fidélité à Ségolène Royal.

Sur la forme, on voit bien, sur le fond, qu'est-ce qui distingue la motion Royal des autres ?

Ségolène Royal continue de porter la rénovation des idées au sein du Parti socialiste. Elle veut, par exemple, permettre l'adhésion du plus grand nombre pour avoir un Parti socialiste populaire. Pour cela, il faut poursuivre l'adhésion à 20 €. Elle incarne également une autre conception, plus pragmatique, de l'économie. Sortons des schémas dépassés, où la gauche se méfiait des entreprises.

Ce sont elles qui créent de la richesse et de l'emploi sur les territoires. Nous proposons ainsi la création d'une grande banque publique d'investissement pour aider au financement des PME et refondons aussi le système d'aides publiques en demandant aux entreprises des contreparties, sociales et écologiques.

La crise financière sert vos orientations ou vous complique la tâche ?

La force de Ségolène Royal, dans la période, c'est son effort de pédagogie, de clarté. Elle explique les choses, le pourquoi, le comment, et fait des propositions fortes. La crise financière peut être l'occasion d'un nouvel ordre économique, d'une nouvelle croissance. Il est grand temps de remettre la finance au service de l'économie réelle.

On a pourtant l'impression qu'elle travaille d'abord son image...

C'est une vision réductrice des choses. Je peux vous dire qu'elle travaille ses dossiers. Elle pense l'évolution de la société. Elle ne se complaît pas simplement dans des formulations, des postures où l'on voudrait l'enfermer. Ségolène, ce n'est pas seulement le Zénith.

Si elle gagne à Reims et, plus encore, si elle perd, est-ce qu'elle est prête à travailler avec Martine Aubry, Bertrand Delanoë ou Benoît Hamon ?

Nous voulons rassembler autour de notre motion. Nous ne sommes pas dans un débat de personnes. L'élection du premier secrétaire se réglera plus tard, après le congrès. Ce qu'a compris Ségolène, c'est le cri du coeur des militants : « Arrêtez les dégâts et mettez-vous à bosser ensemble ! »

Certains redoutent, en cas de défaite, qu'elle fasse de Désirs d'avenir un concurrent du PS...

C'est un faux procès en suspicion permanent. Elle jouerait perso, elle serait moins socialiste que les autres. Ségolène m'impressionne par sa détermination. Elle a la capacité de porter le PS et de le rénover parce qu'elle en a la volonté.


Recueilli par

Michel URVOY.