Ségolène Royal part au congrès PS (à Reims) pour être majoritaire
Reims consacré :
du 14 au 16 novembre : Congrès du Parti socialiste
Reims a été choisi le 13 mai par le Bureau national pour accueillir le congrès du PS qui du fait est décalé d'une semaine.
- "Royal sort l’artillerie participative"
- "PS: Royal passe à la vitesse supérieure"
- "Royal avance ses pions" Eric Hacquemand
jeudi 15 mai 2008 | Le Parisien :
APRES L'OFFENSIVE de Bertrand Delanoë, la contre-attaque de Ségolène Royal. Hier, devant une quinzaine de journalistes réunis dans son QG du boulevard Raspail à Paris, l'ex-candidate à la présidentielle a avancé quelques pions en perspective du prochain congrès du PS qui se tiendra du 14 au 16 novembre à Reims (Marne). Sans se déclarer officiellement candidate à la succession de François Hollande au poste de premier secrétaire, la présidente de Poitou-Charentes cache de moins en moins ses intentions : « Je pars dans ce congrès pour être majoritaire, mais sans compromission », s'est-elle ainsi avancée.
A-t-elle vraiment le choix ? Populaire parmi les Français, son grand rival, le maire de Paris, enregistre dans plusieurs sondages parus ces dernières semaines une poussée chez les sympathisants socialistes. Là où justement Royal gardait plusieurs longueurs d'avance. Selon un sondage Ipsos pour « le Point » qui paraît aujourd'hui, Bertrand Delanoë devance l'ex-candidate de plus de 10 points parmi les sympathisants pour diriger le PS (52 % contre 40 %)[ voir note ci-dessous]. Prévoyant une lente montée en puissance d'ici au congrès, le maire de Paris publie son livre d'entretiens avec Laurent Joffrin - le directeur de « Libération » - jeudi prochain.
« J'ai l'intention de parler aux militants comme je parle aux Français »
A ceux qui la soupçonnent de jouer son propre jeu auprès de l'opinion, Royal met les point sur les i : « Je ne laisserai pas dire que je suis en marge du PS. Je serai au coeur de ce congrès. Il n'y a pas d'un côté les propriétaires du parti et de l'autre ceux qui sont en marge. » A partir de la semaine prochaine, Royal commence une tournée des fédérations, à raison d'un déplacement par semaine. Lorraine, Aube, Gironde et Rhône sont déjà au programme. Fin juin, elle publie un ouvrage de dialogue avec le sociologue Alain Touraine. Sept thèmes, allant de « La fin de la vision économique de la société » à « Vivre ensemble, égaux et différents » : ce livre, dont l'universitaire a eu l'idée, est censé mettre fin à l'accusation d'incompétence encore et toujours portée contre Royal.
Mais hier, c'est surtout sur le ton de sa campagne interne que la candidate s'est montrée offensive : « J'ai l'intention de parler aux militants comme je parle aux Français. » Contrairement à d'autres, adeptes des « vieilles ficelles » pour gagner un congrès, Royal refuse la moindre « compromission ». Une promesse d'« authenticité » qui fait sourire un proche de Bertrand Delanoë : « Et le soutien de Georges Frêche, ce n'est pas une compromission ? »
(1)sélection tendancieuse ; lire sur le site d'Ipsos:
"Bertrand Delanoë bénéficie d’une image plutôt bonne chez les sympathisants de l’UMP (53% d’opinions positives) alors que Ségolène Royal a, auprès d’eux, une image déplorable (12% seulement de jugements favorables). Mais surtout, Bertrand Delanoë est la personnalité politique préférée des sympathisants socialistes (83% de jugements favorables, +3 points depuis mai) et devance Ségolène Royal sur cette cible (70% soit un écart de 13 points) depuis février dernier."